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Changement climatique :
L’estuaire de la Loire menacé ?
lundi 10 janvier 2022, par - Energies - Climat - Nantes Métropole
Début 2020, des cartes conçues par l’ONG Climate Central ont fait craindre le pire :
on y voyait toute cette région sous les eaux au milieu du siècle.
Mais le GIP Loire Estuaire estime que cette étude comportait des incertitudes. Il est donc indispensable de suivre les évolutions.
L’OBS a fait une enquête sur cette question (publiée en Novembre dernier). Voici quelques constats.
Nantes :
Il y a un projet de construction de 3 300 logements et de bureaux en bord de Loire dans un quartier inondable. Il faut bien loger les arrivants, puisque le département voit sa population augmenter de 1,2 % par an.
Pour les responsables, il faut bien que certaines parties de la ville puissent fonctionner, même en cas d’inondation ; par exemple grâce à des passerelles pour accéder aux logements.
Mais il y a nécessité de prendre en compte la nouvelle donne climatique : « Sur le plan de la chaleur, les urbanistes ont traité la végétation, en particulier les arbres, comme une infrastructure indispensable. Ce qu’elle sera dans un monde beaucoup plus chaud. »
Par contre, la question de l’approvisionnement en eau potable n’est pas définitivement réglée. En 2019, lors de la canicule, une alerte a été déclenchée pour la station de pompage qui alimente le département : le bouchon vaseux était remonté bien en amont de Nantes, avec une eau très difficile à traiter. La station n’a pas été attein,te, mais la réflexion s’impose sur ce sujet. Car déjà, le bouchon vaseux s’est déplacé depuis 50 ans. L’arrêt de l’exploitation du sable de Loire et l’aménagement des rives de Loire ont permis une stabilisation. Mais avec l’élévation prévisible du niveau de la mer et un débit du fleuve plus faible en été, cette question et à nouveau posée.
Lavau :
Il y a une surveillance continuelle de la salinité de l’eau dans les marres des marais proches de la Loire : les vaches d’élevage ne doivent pas boire une eau trop salée. Les agriculteurs sont obligés d’amener des citernes d’eau potable pour abreuver le bétail, dès qu’il fait plus chaud . Et il faut en amener de plus en plus tôt…
Le front de salinité a gagné 23 km entre 1950 et 1980.
Cela constitue une menace pour une part de l’activité agricole dans l’estuaire.
Saint-Brévin :
L’établissement médico-social de Mindin va devoir déménager pour aller dans 3 sites, dont l’un près de Nantes (à 60 km). C’est prévu pour dans 10 ans et cela induit un changement important pour près de 1000 emplois.
Après la tempête Xinthia, les services de l’État ont décidé cela, car les patients du site sont des personnes vulnérables, difficiles à évacuer en cas d’alerte. De plus, les bâtiments actuels sont vieillissants.
Le Carnet :
Lers Chantiers de l’Atlantique et le Grand port estiment que les remblais sont assez haut. Mais il était prévu d’étendre le port vers Le Carnet. Des zadistes se sont installé pour dénoncer la destruction de précieuses zones humides, qui absorbent le carbone et donc freinent le réchauffement climatique. Finalement, les zadistes ont été évacués, mais le dossier semble au point mort.
Saint-Nazaire :
Même si les Chantiers et le Grand Port ne sont pas menacés, le quartier Halluard-Gautier, près de la gare, risque d’être pris au piège entre l’Atlantique et le reflux d’eaux pluviales.
Pour pallier à ce problème, l’Etat a lancé un concours d’idées auprès des spécialistes et urbanistes.
Conclusion provisoire :
On constate que différents services de l’État commencent à travailler sur les questions posées par le réchauffement climatique dans l’estuaire.
Par exemple, le GIP Loire-Estuaire lance des travaux de rehaussement du lit de la Loire sur la zone Loire amont, au-delà du pont de Bellevue (Sainte-Luce).
Mais « il y a une course de vitesse entre le rehaussement des berges par le dépôt de vase et la montée des eaux ; mais les prévisions semblent indiquer que cette dernière sera plus rapide »
L’État est en train de réaliser une cartographie de l’aléa de submersion marine, pour prévoir un scénario catastrophe, et qui sera utile pour pouvoir expliquer au public les mesures qui seront prises de restrictions du droit de construire.
A suivre ...
Pour lire l’article de l’OBS, cliquer ici.
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