Accueil > Blog > Electricité Nucléaire : le gouvernement nous mène dans le mur !
Electricité Nucléaire : le gouvernement nous mène dans le mur !
lundi 14 mars 2016, par - Au fil des jours - Développement Durable
L’échec industriel de l’EPR :
Jusqu’à présent AREVA n’a pas réussi à aller au bout de la construction et la mise en service d’une seule centrale de type EPR (le soi-disant « fleuron » de la technologie française !) : aussi bien en Finlande qu’à Cherbourg, les années de retard s’accumulent et le prix de la construction est quasiment triplé. Flamanville devait coûter 3,5 milliards € et on est déjà dépassé les 10 milliards, sans compter la question de la cuve du réacteur, déjà installée, mais bien trop fissurée pour être fiable…
C’est ce qui explique (en plus de l’achat de mines d’uranium à prix fort, mais inexploitables) la déroute financière de AREVA, déjà renfloué à hauteur de 2,5 milliards € par l’Etat.
Premier saut dans l’inconnu, au nom de la foi inébranlable des grands corps de l’Etat envers le génie technologique de la filière française EPR, le gouvernement PS a démantelé AREVA et fait racheter la division construction de centrales par EDF (rappel : l’Etat est actionnaire de EDF à 88,5%).
Et voilà qu’un second saut dans l’inconnu est proposé : la construction de 2 EPR en Angleterre pour le modique investissement de 23,3 milliards € (dont 15,5 milliards financés par EDF). « Excellente affaire, puisque l’Etat anglais garantit un bon prix d’achat de l’électricité ». Le premier hic, c’est qu’il faut déjà réussir à construire les centrales, avant d’encaisser les redevances ; et aucune centrale EPR ne tourne aujourd’hui ! Le second hic, c’est que l’Etat anglais commence à se désengager sur la pointe des pieds, tant sur la garantie du prix d’achat que sur la garantie de l’investissement.
EDF est déjà dans le rouge :
Et voilà que Ségolène Royal en rajoute une couche : elle propose de prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales françaises, en contrepartie d’un petit rafistolage. Sauf que le rafistolage est estimé à plus de 100 milliards € par la Cour des comptes ! Du coup, l’Allemagne proteste au sujet des risques que fait peser la vieille centrale de Fessenheim et la Suisse
porte plainte pour le même motif au sujet de la centrale de Bugey : ils ont compris, depuis Tchernobyl, que les nuages radioactifs ne respectaient pas les frontières…
Du coup, de forts voyants rouges s’allument : les syndicats d’EDF se prononcent contre l’aventure anglaise et, fait sans précédent, le Directeur financier Thomas Piquemal vient de démissionner. La CGT a même menacé d’organiser un référendum auprès des salariés à ce sujet.
Perspectives bouchées :
Ajoutons que, du fait des progrès techniques déjà réalisés (avec sans doute d’autres à venir), le prix du kwh en sortie d’une centrale EPR et celui issu des énergies renouvelables sont en train de se croiser. Et ceci sans compter le coût du stockage des déchets radioactifs (pour des centaines ou des milliers d’années) qui nous réservent encore de très mauvaises surprises Il est maintenant évident que ce sont les énergies renouvelables qui représentent l’avenir. D’autant qu’elles présentent énormément moins de risques que le nucléaire, comme l’ont montré les tragiques évènements de Tchernobyl et de Fukushima.
Que le lobbies techno-nucléaire français soit obtus et aveugle, on le sait déjà depuis longtemps. Mais le rôle des politiques, c’est de dégager les voies de l’avenir et de les imposer aux appareils de l’Etat.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce gouvernement issu du PS n’a aucune vision de l’avenir et qu’il nous envoie dans le mur, tout droit !
Pour lire de communiqué national de EELV, cliquer ici
Derniers commentaires