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Elections européennes : résultats et premiers commentaires
lundi 26 mai 2014, par - Au fil des jours - Campagnes2014
Les résultats en France :
Encore un peu plus que prévu par les sondages, on enregistre une grosse progression du Front national (FN) qui passe de 6% en 2009 à 25%, et de 3 à 24 élu.e.s.
De son côté, l’UMP recule de 29,7% à 20%. Seuls les centristes se stabilisent à 10%.
L’ensemble de la gauche est sanctionné, malgré des discours et des positionnements très différents : le PS recule encore de 17% à 14%, Europe Ecologie baisse de 16% à 9% (note) ; même le Front de Gauche ne parvient pas à capter les votes protestataires, puisqu’il baisse de 6,5% à 6%.
Quelles explications ?
A partir de 2003, les réformes Schröder prolongées par Angela Merkel ont profondément modifiées l’Allemagne. Et ce modèle fondé sur l’accroissement de la pauvreté, des inégalités et une grande faiblesse des investissements (en particulier dans les équipements publics) s’est progressivement imposé en Europe. Cette purge a d’abord été imposée aux pays du Sud : Grèce, Portugal, Espagne. Et il s’affirme aujourd’hui comme incontournable.
De son côté, Nicolas Sarkozy a soutenu idéologiquement cette « voie allemande », mais ne l’a pas appliquée complètement : Il a fait des cadeaux fiscaux aux catégories les plus riches, mais il a très fortement augmenté l’endettement de la France. De tels écarts devenaient de moins en moins acceptables par l’Allemagne et la Commission Européenne.
Lorsqu’il a été élu Président, Hollande a suscité l’espoir d’une autre orientation pour l’Europe. Espoir lourdement déçu, puisqu’il s’est finalement aligné sur le modèle européen et allemand : gel des prestations sociales, prolongement pour 3 ans du gel des salaires des fonctionnaires, pressions sur les ministères et les collectivités territoriales, … et cadeaux fiscaux au patronat (sans garanties de contre parties).
Pas très étonnant qu’une partie de l’électorat, devant l’impuissance du PS et de l’UMP à influer sur les orientations européennes, décide de signifier : « cette Europe-là et la politique d’austérité, nous n’en voulons pas ».
Le plus paradoxal, c’est que ce résultat électoral a peu de chances de provoquer un changement de la politique européenne : malgré un recul (de 274 à 214 députés), la droite reste le premier parti du parlement, et il n’y a pas de majorité de rechange ; les 24 députés du FN n’y changeront rien.
La situation locale :
A Nantes, le PS et Europe Ecologie, qui composent la nouvelle majorité municipale, réalisent des scores nettement supérieurs aux scores nationaux (première position avec 20,4% pour le PS et 17,7% pour EE) et sont confortés. Le FN ne fait que 10,1%.
A Sainte-Luce, le PS réalise un bon score (20,8%), tandis que l’UMP est en dessous de son score national (18%). L’UDI-MoDem fait un bon score (13,4%) et EE un score honorable (12,7%). Cela confirme, s’il en était besoin, que le changement de majorité municipale a plus tenu à la division de la gauche qu’à une adhésion au programme et à l’équipe de droite.
Reste à trouver les chemins de la reconstruction…
Note : Europe Ecologie, autrefois en concurrence avec le Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI) a réussi à faire l’union. Elle devra maintenant voir du côté d’une force émergente (mais politiquement proche) : Nouvelle Donne.
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