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A propos de la régionalisation

vendredi 20 juin 2014, par Patrick Cotrel - -

Le débat sur la régionalisation et sur le découpage des régions se poursuit, en particulier en Bretagne et Pays de la Loire.

Au delà de la question du découpage, il me semble essentiel de débattre du fond d’une réforme de régionalisation que nous réclamons depuis longtemps.
Pour faire court, voici quelques points de réflexion (un peu taillés à la serpe).
1/ Cette réforme consistant à renforcer les régions et les agglomérations est fondamentale et les écologistes l’ont toujours réclamée. Sous aucun prétexte, il ne faut manquer cette occasion et ralentir le processus sous des raisons secondaires.
Reste à discuter très précisément les compétences et les ressources des collectivités locales (régions et agglomérations) et, surtout, empêcher les doublons, notamment avec les services de l’Etat.
2/ Dans cette optique, on comprend que le gouvernement ne souhaite pas entrer dans les débats sans fin des découpages infra-régionaux. Cela peut entrainer quelques frustrations, mais on peut aussi envisager des associations plus larges, plutôt que le repli, et admettre la diversité à l’intérieur de ces grandes collectivités.
3/ A partir du lancement du débat sur le découpage, il m’a semblé percevoir une expression assez majoritaire parmi les élus de tous bords pour ne pas fractionner les Pays de la Loire, mais en même temps pour aller vers une alliance avec la Bretagne. Idem dans le débat interne à EELV.
4/ Comme je l’ai déjà écrit, il me semble que les partisans de la Bretagne "historique" trouveraient certainement mieux la possibilité de vivre la culture (et la langue) bretonne dans une alliance Bretagne – Pays de la Loire, que dans une région Bretagne qui resterait enfermée sur quatre départements. Sinon, une occasion historique risque d’être manquée.
5/ Dans ces conditions, la proposition de Ronan Dantec parue dans la presse me semble être une ouverture, une tentative de déblocage intéressante, de façon à ne pas cantonner chacune des parties dans un repli sur soi stérile et peu dynamique.
Mais, bien entendu, cette proposition est incomplète, comme le dit l’appel qui accompagne ce texte.
Par exemple, la proposition d’assemblée de Bretagne pour assurer le développement de la culture (et de la langue) bretonne paraît légitime,
En ce qui concerne le développement du tourisme en Bretagne (sur 5 départements – au moins) le rôle de cette assemblée peut se concevoir. Mais il paraît également légitime de développer le tourisme et les traditions ligériennes (chants et tradition des bateliers...) auxquelles la participation de la Loire-Atlantique est indispensable.
Enfin, concernant la solidarité des territoires, il me semble que c’est un devoir élémentaire de chaque collectivité territoriale que d’assurer cette solidarité entre toutes les parties de son territoire. Je comprends mal comment cette impérieuse obligation pourrait être divisée.
A la lumière de ces quelques exemples (liste non exhaustive), on comprend que le débat doit être poursuivi. Mais ne manquons pas cette possibilité de faire avancer une véritable régionalisation à cause de débats secondaires. Et parions sur l’ouverture, plutôt que d’encourager le repli sur soi.

Messages

  • _
    L’initiative bretagnerassemblee.com semble intéressante pour tenter de sortir des postures stériles mais l’avis d’habitants des autres départements de la Loire-Atlantique doit aussi être pris en compte

    Je ne suis pas a priori un fervent partisan de la Bretagne autonome, je considère qu’il y a certes un volonté d’émancipation légitime mais aussi un risque de repli sur soi. Peut-être est-ce parce que je n’ai pas d’origine bretonne ? L’histoire nous enseigne que la réalité est contrastée, et l’argument de la Bretagne historique ne tient pas : le Maine historique devrait-il être reconstitué avec les départements de la Sarthe et de la Mayenne regroupés dans une région autonome ? Faudrait-il remonter à une région celte qui irait de l’Irlande à la Galice en passant par la Bretagne ? Je préfère la logique de la Révolution qui a conçu les départements afin qu’ils englobent systématiquement dans un même ensemble les deux rives des estuaires afin de favoriser les échanges plutôt que la logique de blocs identitaires qui portent toujours le risque en eux de l’exclusion des cultures minoritaires.

    Le temps n’est plus aux empires avec une capitale-centre mais au réseau d’aires urbaines attractives et complémentaires disséminées sur un territoire équilibré et riche d’identités diverses, intellectuellement plus stimulant. Dans ce contexte, les deux régions avec deux capitales (Rennes et Nantes), un réseau de villes (les préfectures) ne me semble pas si éloigné d’une situation optimale. Regrouper ces deux régions, en préservant le côté réseau de villes et diversité culturelle peut me convenir. Cela n’empêcherait pas de communiquer (comme c’est déjà le cas aujourd’hui d’ailleurs) sur une Bretagne touristique incluant la région nantaise située au nord de la Loire ou à proposer un apprentissage du Breton en Loire-Atlantique.

    L’avis d’Angevins, de Sarthois, de mayennais et de Vendéens seraient les bienvenus pour nous assurer que cette logique leur conviendrait aussi et peut-être identifier des points d’attention complémentaires pour garantir que les intérêts de ces quatre départements soient aussi bien pris en compte

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