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A propos de la politique actuelle de la macronie
lundi 1er avril 2024, par - Développement Durable - Emploi
Le dernier N° de ‘Alter Eco’ comprend un dossier intitulé « Pourquoi il faut TAXER les ultrariches ».
Après les déclarations gouvernementales, il est en plein dans l’actualité…
L’édito de ce dossier indique, par exemple, « L’ensemble des pays européens fait face aux mêmes défis : la transition énergétique, la dépendance des personnes âgées, la nécessité d’investir dans l’industrie, l’éducation, la santé, la recherche, etc. Tout cela dans un environnement économique plutôt morose, avec une croissance, et donc des rentrées fiscales, au ralenti.
Face à ce choc de dépenses publiques nécessaires, il y a deux solutions si l’on souhaite maîtriser la dette publique.
Soit on taille dans les autres dépenses publiques, comme la protection sociale, et c’est la voie choisie par le gouvernement français. Soit on augmente les recettes fiscales en taxant plus et mieux la partie de la population qui paie relativement le moins d’impôts : les très riches. Une mobilisation européenne est en cours sur le sujet et il est urgent d’y contribuer. (…)
Cette idée a aussi trouvé un relai international, puisque le G20 s’est emparé fin février de la question d’une taxation minimale des plus riches. »
Quelques rappels sur la situation particulière de la France :
Le déficit français est particulièrement important. La responsabilité du gouvernement (qui se dit pourtant très compétent !) ne peut pas être ignorée.
Un exemple : durant l’épidémie de covid, le gouvernement français, comme beaucoup d’autres, est intervenu. Et cela était indispensable. Mais il a adopté, pour une bonne part, la « stratégie de l’hélicoptère » (adopté par certains Etats américains très libéraux. Voir note) : les aides ont été distribuées à tous, qu’ils soient en grave difficulté, ou bien qu’ils aient largement les moyens de faire face à la situation (exemple : les aides sur le prix des carburants).
Et dans la période qui a suivi, la forte augmentation de l’inflation a particulièrement pénalisé les plus pauvres, mais les grands groupes et les très riches ont largement amélioré leur situation : les bénéfices des entreprises du Cac 40 se sont envolés.
Et les besoins financiers publics sont d’autant plus grands que les choix gouvernementaux sont dispendieux et hasardeux. L’exemple du nucléaire civil est parlant à ce sujet : c’est beaucoup plus cher et beaucoup plus long à mettre en œuvre que les énergies renouvelables (12 ans de retard – au moins- pour l’EPR de Flamanville et un prix quintuplé…). L’Etat va re-nationaliser EDF pour pouvoir le financer en direct…
C’est à partir ce cette période que le gouvernement a commencé à déclarer que « le ‘quoi qu’il en coûte’ », c’est fini !
Note : la « stratégie de l’hélicoptère » consiste à imaginer un hélicoptère déversant des flots de billets de banque (de façon indifférenciée) au dessus de toute la population.
La stratégie déclarée du gouvernement = faire payer les pauvres :
En aucun cas, le gouvernement ne veut augmenter les impôts, en particulier pour les riches et les très riches. C’est pourquoi il a déjà supprimé l’impôt sur la fortune. Par contre, c’est aujourd’hui officiel, il veut diminuer le financement des services sociaux : réduction de la durée et du niveau d’indemnisation du chômage, diminution des retraites, de la couverture maladie (sécurité sociale), des allocations diverses…
le gouvernement alloue des crédits pour débusquer et poursuivre la fraude, non pas des fraudes fiscales (déclaration patronales) estimées à 80 à 100 milliards€ en 2021 , mais des fraudes sociales (des bénéficiaires), estimées à 10 milliards€ . Pour plus de précisions, lire l’article publié sur ce blog en cliquent ici.
Selon Sophie Binet (CGT), seuls 35 % des chômeurs inscrits à France Travail perçoivent une indemnisation et 40 % de ceux-là sont en dessous du seuil de pauvreté.
Le gouvernement évoque l’instauration de 3 jours de franchise sur les arrêts maladie.
Enfin, le gouvernement veut prendre la main directement sur l’assurance chômage, alors que ce sont les organisations syndicales et patronales, qui représentent les cotisants et sont chargés gérer l’Assurance chômage. Et cela, pour une nouvelle fois diminuer le montant des indemnisations des chômeurs et allonger la durée de travail nécessaire à l’ouverture des droits à indemnisation. Et, bien entendu, sans tirer le bilan des premières restrictions qu’il a posées en 2019.
Pourtant, ce bilan est inquiétant : entre 2019 et 2022, les ouvertures de droits à indemnisation ont diminué de 17 %, soit plus que la baisse du nombre de chômeurs.
Beaucoup de jeunes ou de travailleurs peu qualifiés, effectuant des boulots de courtes périodes et/ou à temps partiel, voient l’horizon d’une indemnisation chômage s’éloigner et ne la réclament plus ou omettent simplement de s’inscrire au chômage...
Continuer à protéger les plus riches et les entreprises :
Selon une étude (2023) de l’Institut français des politiques (analysée par Alternatives économiques d’avril 2024), le taux d’imposition des revenus est de 46 % pour les 0,1 % les plus riches, alors qu’il n’est que de 26 % pour les 0,0002 % les plus riches (dont les fortune se compte en milliards €) ! Pourquoi ? Parce que le patrimoine de ces ultrariches est constitué en large partie de dividendes non distribués, soumis à un impôt sur les sociétés qui est en baisse depuis plusieurs années. En fait, dans beaucoup de pays européens, plus on est riche et plus le taux d’imposition est faible.
Selon F.O., ce sont 268 milliards € qui sont distribués aux entreprises sans conditions, sociales en particulier (Ouest-France du 28 mars 2024).
Les prévisions de l’UNEDIC sont un solde excédentaire de 11,2 milliards en 2027, sans compter les mesures que l’État veut prendre aujourd’hui. L’État prélève déjà sur les fonds de l’Unedic : 2,8 milliards € en 2023, 4,1 milliards€ en 2026. Veut-il, encore un peu plus, faire les poches des Chômeurs ?
Pourquoi cette politique est injuste et néfaste :
La promesse républicaine de l’effort partagé et équitable, recherchant « de chacun selon ses ressources » et « à chacun selon ses besoins » se trouve complètement remise en cause. Comment y croire encore ?
La droite et l’extrême droite, sont sans doute assez contentes de la politique actuelle, mais sans avoir à en assumer la responsabilité (tout en affichant que le gouvernement n’en fait pas assez) .Cela prépare le terrain à une arrivée de l’extrême droite au pouvoir, mais qui appliquerait une politique encore plus radicale contre les couches populaires.
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